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! Ohayô Minna !

17 novembre 2014

Des loisirs, des choses "WTF?!" et de la nourriture.

 

 

Ohayô Minna ! 

Cela fait à présent un peu plus de deux mois que j'ai posé pied sur la terre nipponne tant convoitée. La routine commence à s'installer gentiment (à mon grand regret) alors que le rythme est toujours aussi intense. Il m'aura fallu bon mois et demi avant de ressentir une once de mal du pays et ce, à cause de mon inconscient qui me fiche des images de Paris dans mes bouts de nuit, sans que je ne lui demande rien du tout. Cependant, paradoxalement, cela me rassure dans le sens où je me sens un minimum "humaine" et reconnaissante envers mes proches qui m'ont tant encouragée à entreprendre cette aventure. Je l'ai sûrement déjà écrit et j'en parlais avec une amie, également en exil, mais un aussi long voyage permet de se rendre compte de beaucoup de choses, de faire un point sur la vie qu'on a pu mener jusque-là et ce, de façon radicale. Ici, je mène une vie saine et suis sur le point de me faire nonne tant j'ai réduit mes sorties nocturnes : je mange bio, tente de dormir 6h par nuit quand cela est possible et me suis remise au sport afin pouvoir déverser toute l'énergie restante que je ne peux dépenser autrement.

Je tente également de trouver du temps pour moi, mes envies, quitte à m'isoler du groupe, en partant  seule à l'aventure ou en jouant les casanières associales en m'enfermant dans mon unique coin d'intimité : ma chambre. Car oui, même aux toilettes l'intimité est limitée étant donné qu'elles sont communes. Je n'ai rien contre la vie en communauté, loin de là. Il y a des hauts et des bas certes,  comme partout, mais je dois avouer que c'est  bien plus fatigant que ce que je pouvais imaginer. Nous sommes presque une centaine à vivre sous le même toit. Aussi, on doit prendre sur soi, rester positif et poli, éviter les tensions, ne pas montrer ses faiblesses etc. Or, je supporte mal le fait de devoir me comporter comme un robot alors qu'il est tout à fait naturel de ressentir aussi bien les bonnes que les "mauvaises" émotions. Rester soudé(e) à un groupe, c'est aussi "penser" en fonction du groupe. Or, des problèmes se posent à partir de ce moment précis : 1) je n'ai pas (enfin) quitté le nid familial pour me retrouver enchaînée, à devoir justifier mes paroles et mes actes en permancence. 2) quand chacun souhaite apporter sa part d'individualité au groupe et que l'on doit se taire au risque de blesser autrui, ou parce qu'on ne saurait pas comment exprimer clairement son avis à cause de la barrière de la langue, ce n'est pas si simple et d'autant plus quand notre voix se retrouve réduite à cause de personnes qui profiteraient de cette occasion pour vous faire plus ou moins directement "sentir comme une merde". En général, je déteste les prises de têtes inutiles, me tais mais n'en pense pas moins, et mets ce genre d'attitude sur le compte de divergences culturelles, de la différence d'âge (sans oublier la maturité...) et du fait que nous ayons reçu des éducations différentes.  Mais honnêtement, certaines attitudes, que je qualifierais "d'hypocritopolies", fondées sur un ethnocentrisme quelque peu avancé et sur la superficialité, me gonflent très franchement. Parfois, j'ai l'impression de me retrouver au milieu d'un concours de popularité, où ce sera "à qui fera le plus d'esbroufe ?" et ce, quitte à manquer de respect envers certaines personnes. 

Je profite également de ce moment "ouin-ouin-spécial-je-t'ouvre-mon-coeur-et-t'offre-mes-coups-de-gueules" pour remercier chaleureusement les personnes qui m'ont toujours soutenue que ce soit à travers leurs paroles, leurs actes ou autres car sans elles, je n'aurais pas eu le courage de faire grand-chose. Mais je tiens également à remercier les personnes qui m'ont intoxiqué la vie. En effet, sans elles, je n'aurais jamais su quelles erreurs ne pas reproduire et je n'aurais jamais eu l'envie de leur brandir fièrement un bras d'honneur en pleine face en leur montrant à quel point un être faussement fragile peut se révéler être une sacrée teigne, sachant se relever au moindre croche-patte qui lui est fait, en se barrant à l'autre bout de la planète dans le but de poursuivre un vieux rêve. 

Tout cet amour mis de côté, je tenais également à dire que les paysages sont à tomber en cette saison : les arbres sont totalement rouges et certains commencent même à perdre leur feuillage. Vous imaginez donc bien à quel point je peux être comblée par tant de beauté naturelle et vous souhaite de ne pas choper le cafard en ce mois de novembre, bien trop souvent morose en France. 

 Je n'ai pas grand-chose à ajouter sur le plan personnel et m'excuse par avance d'avoir écrit un tel pavé sur le sujet. Je n'ai pas honte de dire que mes proches me manquent, que ma ville natale me manque ainsi que tous ses repères bien que je sois tout à fait adaptée au climat sociétal nippon, et que je dis "crotte" aux choses qui m'exaspèrent.  Sur ce, j'attaque tout de suite avec le vif du sujet : des loisirs, des choses "WTF?!" (pour moi, Française) et de la nourriture. 

 

LES LOISIRS NIPPONS...

A) Le karaoke

Bien que les Japonais soient réputés pour être travailleurs, sérieux et intransigeants envers le respect des règles, ils adorent s'amuser. Aussi, en venant au Japon, ce ne sont pas les loisirs qui manquent ni les idées quelque peu farfelues pour donner un peu de piment à leur quotidien. Le premier lieu de loisirs où j'ai mis les pieds était un karaoké. A la différence de la France où l'image de ce type de lieu est quelque obsolète, c'est un incontournable au Japon. A Suita (petite banlieue voisine d'Osaka), vous venez entre amis, collègues, amants (et j'en passe), pour un quota d'heures déterminé à l'arrivée et des boissons (des softs) à volonté pour la somme dérisoire de 5 euros si vous comptez rester 3h par exemple. Les chansons proposées sont en japonais, coréen, chinois, anglais et parfois même, en français (bien que ce ne soit pas/plus les chansons les plus populaires du moment). Bref, de quoi passer un bon moment ! Presque tous les styles sont présents et quelques résidents étrangers ont eu la bonne idée de se faire session metal , histoire de se défouler après une semaine bien chargée. Bien souvent, les Japonais se prennent très au sérieux lors de ces séances et se lancent dans des espèces de compétitions : ils donnent tout ce qu'ils ont, n'hésitant pas à y inclure quelques pas de danse. S'il y a donc une chose que les Japonais savent faire, c'est profiter à fond de l'instant présent sans perdre de temps. Aussi, si vous avez l'occasion d'y aller avec des Japonais, sachez qu'ils sauront vous mettre à l'aise rapidement et qu'il est presque sûr à 99% que vous passiez un bon moment. 

 

B) Les jeux d'arcade & purikura

Je regroupe ces deux "activités" en une car elles vont souvent de pair. Il est très courant au Japon de trouver ce genre d'endroit dans les derniers étages d'un immeuble de centres commerciaux. Les salles de jeux d'arcade sont immenses et très très très bruyantes. Beaucoup de jeunes fréquentent ces lieux mais également des personnes plus âgées avides des jeux d'argent. On peut y trouver tous types de jeux : courses, musicals, sports... tout est fait pour que nous dépensions argent et énergie. Des peluches bien trop mignonnes peuvent être gagnées dans ce que j'appelle des "attrape-nigauds", jeux tout à fait semblables à ceux que l'on peut trouver dans nos fêtes foraines. Enfin, j'ai même vu des attractions présentes à l'intérieur d'un building, allant de la maison des horreurs à la rivière canadienne (chose complètement improbable).  

Souvent, à l'étage au-dessus, on peut trouver le coin sacré des purikura. Mais qu'est-ce que le purikura ? Il s'agit d'un photomaton géant où il est possible de prendre des photos MEGA KITSCHS avec ses meilleures copines. Ces machines prônent le côté kawaiiiii en te fardant la face à coup de maquillage virtuel. Il est même possible d'agrandir ses yeux sur la photo et de rendre sa peau aussi blanche qu'un tube de Biafine. Une fois les quelques 6 photos prises, tu peux passer à la décoration de tes nouveaux souvenirs made in Japan en balançant des étoiles, des coeurs à droite à gauche ainsi que des "LOVE", "FRIENDS FOREVER" un peu partout (en rose de préférence, avec des strass pour que ce soit bien girly.). Je ne vous cache pas le pur moment de bêtise que c'est et à quel point j'adore cela, dans le sens où je ne me prends absolument pas au sérieux lors de ces séances de kitschitude absolues. Ainsi, des dizaines de cabines proposant des thèmes différents sont mises à disposition et certaines proposent même de te déguiser avant de rentrer dedans. Le prix avoisine les 400 Yens, soit moins de 3 euros pour retrouver ta jeunesse d'antan de collégienne hystérique. 

 

blogpurikura

 

C) Les boîtes de nuit

Etant quelque peu fêtarde en temps normal, je me devais de tester les clubs japonais. Malheureusement, je n'ai pu y aller qu'une seule fois donc je ne parlerai que de mon unique expérience vécue. Avant de partir pour le Japon, j'avais lu un article concernant les bars et les boîtes de nuit nipponnes, apparenant à mon grand désespoir qu'il était interdit de danser dans certains étalbissements après minuit. Aussi, je ne vous cache pas que j'étais quelque peu méfiante avant de me rendre dans un de ces lieux tant convoités. Je me suis rendue, avec d'autres résidents (japonais et étrangers) dans un club, un mardi soir. A ma grande surprise nous devions y être pour 21h, sous prétexte d'avoir nos entrées gratuites. Durant un instant j'ai osé imaginer cette même situation en France : qui donc irait en boîte un mardi soir, à 21h, à Paris ?! ... Et pourtant, c'est là que le Japon s'annonce magique ! Arrivés sur place, je constate que les gens font la queue pour pouvoir entrer et qu'à l'intérieur, l'ambiance bat de son plein ! Le DJ faisait plus que correctement son travail, un serveur distribuait des shots gratuits à quelques personnes présentes sur le dancefloor, tandis que des filles déguisées (soit à moitié-nues) pour un petit avant-goût d'Halloween, se dandinaient "à la japonaise" (pour rester kawaii en toutes circonstances) sur l'estrade en faisant des coucous à la foule tout en gloussant. C'est ainsi que le choc culturel opère : alors que les Japonaises ne boiront que des substances sucrées non alcoolisées, nous Occidentales, profitons des prix DERISOIRES que le bar propose pour ses cocktails, tout en nous déchaînant sur du One Direction, yaourtant des paroles. Car oui : ici, ils passent du One Direction. En boîte. *jaienviederiremaisaussidepleurer*
Vous l'aurez donc compris : l'ambiance est bonne enfant, non propice à la débauche (je défie un homme de draguer sur du One Direction.). Cela se remarque davantage avec les réactions des Japonais : alors qu'en France tu as vite-fait, en tant que fille, de te retrouver prise en sandwich entre deux pseudo-mâles inconnus en rute, pour la seule raison que tu es en train de danser, ici, on respecte ton espace vital et on te fiche la paix quand tu ne demandes qu'à te trémousser sans pour autant copuler. Les Japonais te regardent avec un regard de poisson mort (mi-choqué, mi-amusé), mais aucun ne vient t'importuner tant que tu es en train de t'amuser. Les seules fois où certains ont tenté une approche, j'étais sur le chemin de la soif ou des toilettes. Ils m'ont juste attrapé le bras un instant pour tenter de dire quelque chose mais un seul "non" a suffi à ce qu'ils me lâchent sans insister davantage. Alors même si la musique n'est pas au goût de tous, oui, il est possible de s'amuser en boîte japonaise sans se faire emmerder toutes les dix minutes par un individu en chasse. Mais alors, quel est donc le point noir des boîtes de nuit au Japon ? Beaucoup d'entre elles ferment tôt. TRES tôt. TROP TÔT........ 1h du matin. Autant vous dire que oui : on a vite-fait de se sentir comme Cendrillon. C'est là que peut s'appliquer le proverbe "toutes les bonnes choses ont une fin". 

 

D) Le onsen

Le onsen, autrement appelé "bains publics" est un lieu où il fait bon de se rendre après une longue journée/semaine de travail. J'ai eu l'occasion d'y aller une fois et ne regrette absolument pas l'expérience. Le prix est de 700 yens pour un temps indéterminé. Les bains ne sont pas mixtes, ainsi vous pouvez vous mettre à nu sans aucune pudeur, en toute tranquilité bien que cela soit assez étrange quand vous n'avez pas l'habitude. Car oui : interdiction de garder le moindre bout de tissu sur soi. Seule une micro serviette est autorisée pour le visage. Mais pas d'inquiétude : les Japonais n'ont absolument pas le même rapport au corps que nous. Aussi, être nu, c'est un peu comme porter un uniforme dans ce genre de lieu. Une fois la porte des vestiaires collectifs franchie, on revêt sa tenue d'Eve et on se dirige vers les douches.

 Là, on s'assoit sur le tabouret mis à notre disposition et on se décrasse avant d'aller patauger dans les sources brûlantes ou glaciales. L'effet est garanti : on se sent vraiment détendu, bien qu'il faille rester prudent étant donné qu'il est facile de faire un malaise tant la température de l'eau est élevée. Il est possible d'aller se baigner dans les sources situées dans le jardin. Vous pouvez y trouver des bains à remous ou des eaux troubles par exemple (sans aucun mauvais jeu de mots...). Enfin, après quelques heures passées dans ce havre de paix, on peut s'étaler de long en large sur les tatamis en sirotant une boisson chaude avant de rentrer chez soi. Pour les personnes tatouées, prenez bien soin de couvrir de pansements vos oeuvres d'art car sinon, vous ne serez pas autorisés à vous baigner (pour des raisons éthiques et hygiéniques me semble t-il...).

 


LE CULTE DE LA NOURRITURE... 

Habitant non loin d'Osaka, la nourriture est un peu une affaire régionale étant donné que la ville était autrefois surnommée "le ventre du Japon". Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'en bonne morfale, cette destination ait été mon premier choix. Ici, c'est bien simple : on mange tout le temps et tout est sujet à la tentation. 

Car oui, en plus d'être excellente, la nourriture n'est pas chère ici. Si vous souhaitez manger à votre faim, quelque chose de bon, sans cuisiner vous-même et pour pas cher, vous trouverez un large panel de bentô dans le supermarché ou le le kombini le plus proche. Vous en aurez entre 250 yens et 600 yens maximum (4,2 euros). 

Pour un repas au restaurant, tout dépend du type d'établissement que vous souhaitez et de la formule que vous choisissez. En général, j'en ai entre 700 et 1100 yens quand je me fais plaisir dans un petit restaurant bon et pas cher, soit 7 euros. Chaque restaurant a sa spécialité : les très populaires ramens (nouilles dans du bouillon avec beaucoup d'autres ingrédients), les takoyaki (boulettes à base d'omelette-pâte à crêpe et de poulpe), sushis (dans les sushi-bars), les karaage (morceaux de poulet frits baignant dans l'huile), les okonomiyaki (omelettes japonaises), les gyoza (raviolis chinois), et j'en passe ! Cependant, je donnerais un petit bémol pour le manque de diversité en matière d'assaisonnement. Toutes les sauces se ressemblent et il en est de même pour les ingrédients utilisés. Aussi, les plats comportent, pour bon nombre d'entre eux, beaucoup de similitudes les uns par rapport aux autres. 

Le principe du tabehoudai, qui signifie "manger à volonté" est souvent appliqué pour les yakiniku, sorte de barbecue japonais. Le concept est simple : on a en moyenne 1h30 pour manger TOUUUUT ce que nous voulons, pour à peu près 2 000 yens par tête (soit 14 euros). J'ai très bien mangé lors de ces festins. Voire beaucoup trop et je n'étais à priori pas la seule. En effet, en bon ventre-sur-pattes qui aime donner du plaisir à ses papilles, j'ai voulu tout tester et m'empiffrer comme une affamée. Pour l'anecdote, je suis sortie restaurant avec quelques autres filles de la résidence en comparant nos ventres : nous avions toutes eu l'impression d'être tombées enceinte le temps d'un repas. Pour mon cas, j'aurais pu parier pour des jumeaux tant j'avais abusé. Le souci avec ce genre de formule à volonté, c'est qu'elles existent également dans les bars.... donc avec de l'alcool, pour le même tarif. Je vous laisse imaginer les dérives que cela peut entraîner, bien qu'il n'y ait pas eu de victimes à déplorer au sein de notre petite communauté (juste quelques bonnes gueules de bois). Mais ce genre d'événement reste bien évidemment occasionnel pour mon cas étant donné que j'ai encore de nombreuses choses à découvrir et à vous faire partager ! 

 

blogyakiniku

 



LE "WTF ?!" made in Japan

Je pourrais parler durant des heures et des heures sur ce sujet tant je le trouve passionnant et tout à fait représentatif du choc culturel qui peut opérer entre Français et Japonais ! Il y a tellement de choses qui contrastent avec la France que je vais devoir être un minimum brève si je souhaite pouvoir en aborder quelques-unes : 

 

A) Les toilettes japonaises

Il fallait que je fasse un bout d'article sur leurs toilettes. En effet, s'il y a bien un objet du quotidien réellement fascinant dans ce pays, ce sont leurs toilettes. Pour ceux qui n'auraient jamais eu affaire à elles, sachez qu'il s'agit de toilettes à la pointe de la technologie, aux multiples fonctionalités. Il en existe de toutes sortes et je pense avoir pu toutes les tester; Certaines sont basiques, presque comme celles que l'on trouve en France à la seule différence qu'elles sont TOUT LE TEMPS propres. Oui, même les toilettes publiques donnent envie de planter une tente à l'intérieur pour y passer la nuit. Elles ont été conçues dans le but de rendre le moment de la défection comme un moment libérateur, relaxant et confortable. Le confort prime avant toute autre chose au Japon (excepté quand la kawaiititude vient s'en mêler). Les toilettes de ma fac sont si confortables que certaines filles y passent dix bonnes minutes. Pourquoi ? Voici comment ça se passe : la cabine est totalement close et ne laisse aucune ouverture susceptible de laisser passer un quelconque bruit qui pouvant s'avérer gênant. Une fois installée, la cuvette des toilettes se chauffe, comme si vous posiez votre humble postérieur sur un radiateur. Pendant votre affaire, un bruit de robinet se fait entendre pour camoufler le bruit de vos excréments. Une fois tranquille, vous pouvez vous faire violer nettoyer avec un jet d'eau en appuyant sur un des boutons mis à votre disposition. Puis, au moment où vous vous rhabillez, la chasse-d'eau automatique se charge de tout nettoyer, comme par magie ! Du moins, c'est généralement le cas. Il m'est déjà arrivé de chercher pendant cinq bonnes minutes, totalement paniquée, le bouton avec le bon kanji, pour déclencher la chasse-d'eau. Autant vous dire que le moment de solitude en cet instant est grand... TRES TRES GRAND. De plus, je tiens également à préciser qu'il existe toutes sortes de papier toilette ! Dans un des cafés à lapins, une des résidentes a trouvé du papier toilette à l'effigie de lapins. Dans ma résidence, le papier toilette est sponsorisé par mon université. Les Japonais ont définitivement le sens du détail pour tout mais surtout n'importe quoi... 

 

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B) La malédiction des parapluies

Comme dans beaucoup pays d'Asie, la mode est à la peau blanche, très blanche. Aussi, il est très courant de voir des femmes de tout âges se promener avec un parapluie en main, à vélo, qu'il fasse grand soleil, qu'il vente, qu'il pleuve ou même sous un ciel nuageux. Au moindre rayon de soleil, j'ai vu des Japonaises dégaîner leurs gants et une visière noire, couvrant entièrement leur cou et leur visage ; et honnêtement, j'avais l'impression de voir un scanphandrier... Je me demande encore comment elle peuvent bien faire pour pédaler avec un pareil masque sur la figure. 

 

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C) Les chaussures trop grandes

Les Japonaises sont très coquettes et sont réputées à travers le monde pour prôner la kawaiititude. Elles aiment être féminines, l'assument pleinement (et tant mieux vu que personne ne viendra les insulter si elles osent dégainer une mini-jupe). Le seul souci majeur dans leur tenue est : les chaussures. Nous avons remarqué avec quelques filles de la résidence que bon nombre d'entre elles marchaient très mal en talons et ce pour les raisons suivantes : certaines marchent avec les genoux rentrés vers l'intérieur et d'autres portent des chaussures beaucoup trop grandes. Nous avons donc posé la question à des Japonaises : pourquoi achetez-vous des chaussures trop grandes ? Leur réponse m'a laissée sans voix : "Il est dit que les filles aux grands pieds sont plus attirantes". 


D) Les sacs-à-man

A la différence de la France où cette pratique n'est pas courante les garçons japonais portent des sacs-à-main. Pour les fashions victimes, tout est dans le raffinement. Aussi, bien que certains se pavanent avec beaucoup de style et d'élégance, je dois avouer que ce sac-à-main est quelque peu destabilisant, d'autant plus quand on sait que ces mêmes garçons se veulent kakoi, c'est-à-dire : "cool", "beau gosse avec un peu de virilité". La mode est à l'androgynité, à la "bogossitude" (qui sera traduite par le terme ikemen) et certains n'hésitent pas à se raser/désépaissir les sourcils pour donner à leur visage plus de caractère, ce qui est totalement antinomique par rapport à la mode que suivent les Français. De plus, le port de la barbe n'est pas répandu car 1) la plupart des Japonais sont imberbes, 2) elle est tout simplement mal vue à cause des Yakuza, tout comme le fait d'être tatoué. 



Sur ce, je vous dis à très bientôt pour de nouvelles aventures ! 

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13 octobre 2014

LA VIE ESTUDIANTINE MADE IN KANDAI

                                 

                                    Ohayô Minna ! 


[J'écris mes articles à trois à l'heure mais je vous rassure : ils arrivent petit à petit...]

Cela fait à présent plus d'un mois que j'ai débarqué sur le sol nippon et j'ai du mal à réaliser tellement le temps passe vite ici. Je ne vous cache pas que je suis complètement déconnectée en ce moment de ce qui peut se passer en France et dans le reste du monde, mais je pense que c'est également le cas pour beaucoup de Japonais. En petit bilan personnel, je dirais que la vie ici est bien plus saine et moins chère qu'à Paris. En un mois, j'ai pu échanger avec bon nombre de personnes, toutes issues de nationalités différentes, ce qui est loin de me déplaire étant donné l'enrichissement culturel que cela m'apporte. Malgré la fatigue qui commence à s'installer à cause de la reprise des cours à l'université et de notre "hyperactivité", nous restons enthousiastes, toujours partants pour de nouvelles expériences car nous le savons : cette année (ou ce semestre pour d'autres) ne sera pas éternelle. Et bien que mes proches peuvent me manquer par moments (mais juste par moments hein.), je pense vraiment que venir ici fut une des meilleures décisions que j'ai pu prendre jusqu'à présent. C'est en quittant son pays natal, en prenant de la distance, en perdant tous ses repères que l'on arrive à davantage se connaître soi-même, que l'on parvient  à saisir ce qui nous est réellement essentiel, que l'on arrive à mieux analyser certaines situations qui jusque-là nous paraissaient "normales". Par exemple, je n'aurais jamais compris pourquoi les Français (et particulièrement les Parisiens) avaient pour réputation d'être de sacrés râleurs. Aujourd'hui, en voyant les Japonais, en vivant au quotidien au sein d'une communauté cosmopolite, je peux vous l'assurer : les Français sont véritablement grincheux. Cependant, vu les failles présentes dans le système français, je comprends pourquoi nous sommes complètement désabusés... Il n'y a qu'à voir le parcours du combattant que mènent les étudiants pour s'inscrire dans une fac française ! C'est un exemple tout à fait bateau mais qui reflète bien certains problèmes présents depuis trop longtemps : on est toujours en train de lutter pour tout et surtout n'importe quoi, y compris pour les choses les plus absurdes, les plus évidentes. Je ne dis pas que tout est parfait au Japon, loin de là. Cependant, les gens sont bien plus sereins et leurs enfants compris grâce à la philosophie de vie qu'ils ont pu adopter. Les Japonais n'ont pas ce côté individualiste bien trop présent en France. Non : ils sont respectueux des règles car ils savent qu'elles existent pour aider au bon fonctionnement de la société et non pour mettre des bâtons dans les roues. Bref, j'achève ce paragraphe quelque peu pessimiste pour vous parler à présent de la vie estudiantine made in Kandai

 

     LA VIE  ESTUDIANTINE A LA JAPONAISE...


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Comme j'ai pu le dire dans un des articles précédents, l'université dans laquelle j'étudie est un peu le stérotype dont on rêve tous, enfants, quand le mot "université" est défini. Loin du décor de ma chère fac française, lieu aussi chaleureux qu'un hôpital délabré, mon université japonaise est un lieu où il fait bon d'étudier, où on a envie de rester après les cours. La première fois où j'y ai mis les pieds, un seul mot m'est venu à l'esprit : "MAIS C'EST IMMEEEEEENSE !". Oui. cette fac est titanesque. Je mets bien une vingtaine de minutes à pied pour aller d'un bout à l'autre du campus (et pourtant, je marche vite). Ici, les distributeurs hantent les allées et les cafétérias et konbinis (sorte de petite supérette) sont présents un peu partout en plus des stands de nourriture à l'heure du déjeuner, pour des prix bien plus qu'abordables (500 yens par repas en moyenne, soit 3.7euros pour faire de son estomac un véritable roi.). Par ailleurs, les déjeuners à l'université ressemblent un peu au fantasme que l'on se fait des campus américains : la radio de la fac diffuse tout types de musique (musique de drama, Queen, Michael Jackson, etc.) et tout le monde semble heureux d'aller en cours. 

 

CEREMONIE DE BIENVENUE...

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                                                                                                            [Where is Wally ?]

 

Le mois dernier, nous avons été accueillis comme des rois lors d'une cérémonie de bienvenue organisée par les "big boss" de l'établissement. Nous avons donc revêtu nos plus belles tenues de gala pour aller nous goinfrer de suhis et autres mets fort appétissants. Car oui : qui dit cérémonie de bienvenue dit bien sûr discours (avec des blagues.), mais surtout : nourriture (gratuite). Evidemment, je plaisante à moitié en parlant de ça, mais ce sont mes relents d'étudiante comptant en repas qui refont surface. Cette cérémonie a donc été l'occasion pour nous, étrangers, de rencontrer de nouvelles têtes japonaises, de poser pour des photos de personnes que nous ne connaissons pas, le tout dans la joie et la bonne humeur pour ne pas changer les bonnes vieilles habitudes. J'ai ainsi rencontré deux Japonaises fort sympathiques qui ont étudiées en France l'année dernière et qui semblaient ravies de pouvoir communiquer en français avec des Françaises. Vous l'aurez donc compris : ici, les étudiants étrangers sont un peu traités comme des princes.


LE DEROULEMENT DES COURS...

J'ai par la suite (enfin) repris les cours après quatre mois et demi de presque non-activité cérébrale. Autant vous dire qu'elle fut rude. Je suis tous les matins des cours de japonais et trois fois par semaine, des cours en rapport avec la culture nippone : art, sociolinguistique et culture. Pour ceux qui penseraient qu'un an d'échange universitaire ici c'est du gâteau, je leur répondrai ceci : nous avons deux fois par semaine des "tests" de japonais, évaluant nos connaissances sur ce qui a été vu et permettant ainsi de voir si nous avons bien appris nos kanji (idéogrammes  d'origine chinoise visant à nous faire péter des câbles lors de leur apprentissage). De plus, nous avons des essais à faire dans les autres matières, le tout en anglais bien sûr, histoire qu'on ne puisse pas s'ennuyer. Oui, les professeurs pensent fort à nous, il n'y a pas à dire ! =') Hormis le fait que je ne dorme que 4h par nuit tous les soirs et que mon cerveau s'éclate à faire du "franponglais" lors de mes états de fatigue passagers, j'aime réellement la façon dont nos matières nous sont enseignées. Nous n'avons que des TD et nos professeurs de culture japonaise privilégient les interactions et les discussions en groupes. En bref, je suis carrément fan de mes professeurs de culture japonaise car en plus d'être de bons enseignants, brillants dans leur spécialité, ils ne prennent pas de haut les étudiants. 

Les cours de japonais sont assez différents : j'ai quatre professeurs, tous ayant une approche différente de l'enseignement du japonais. La première ne nous parle qu'en japonais, donne des explications plus ou moins floues et nous fait manger des kanji comme jamais. La seconde est une personne réellement enthousiaste, qui parsème son cours de blagues, de mimiques tout à fait comiques et qui tente de nous donner un cours clair et ludique afin de capter notre attention (en plus de nous ramener des chocolats.). Le troisième professeur un homme plus posé mais qui ne manque pas d'humour non plus. Il axe principalement son cours sur l'actualité, sur des discussions ouvertes et traduit et explique tout en anglais quand certaines notions ne sont pas totalement comprises. Enfin, la dernière de nos professeurs participe activement à la déforestation de l'Amazonie en nous donnant je ne sais combien de polycopiés (totalement inutiles) dans le but de nous transformer en robots capables de répéter son cours sans même le comprendre (car oui : rien n'est traduit ni même expliqué).  


EN DEHORS DES COURS...

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                                                                                           [Je respire l'intelligence sur cette photo...]

Concernant les activités extra-scolaires, nous sommes plutôt gâtés : nous avons la possibilité d'enseigner notre langue 1h30 par semaine, des pique-niques sont organisés pour que nous puissons rencontrer de nouvelles personnes, ainsi que quelques sorties (compétition de bowling, kabuki (une sorte de théâtre japonais), et j'en passe !). Une salle de sport (IMMEEEEEEENSE), avec du matériel, est également mise à notre disposition gratuitement. Aussi, nos porte-monnaie se portent très bien ! Ici, les étudiants peuvent danser, chanter, jouer de la trompette sur le campus, personne n'ira leur reprocher quoi que ce soit et c'est assez drôle à observer. 

Sur ce, je m'en retourne à mes kanji et vous dis à très bientôt pour un nouvel article ! 

 

24 septembre 2014

Tourisme au Pays des Pokémons : Kishiwada, Osaka (Namba) et Kyôto

Ohayô Minna !!

 

Cette deuxième semaine au pays des Pokémons fut fort festive. Ici, le temps passe à une allure folle. J'ai l'impression d'être arrivée ici depuis plusieurs mois alors que je n'y suis que depuis deux semaines. Nous sommes toujours actifs, avons toujours quelque chose à faire ou quelque part où aller. La vie en communauté est réellement motivante pour entreprendre de nouvelles choses et est un soutien incomparable. Je n'ai pas ressenti une seule fois le mal du pays depuis mon arrivée, c'est pour vous dire à quel point le quotidien parisien ne me manque absolument pas. Néanmoins, pas d'inquiétude pour la famille et les amis : je pense bien à vous et vous remercie de vos petits messages quotidiens.

Trève de sentimentalisme, voici le programme de ces dernières semaines : 

 

        UN PEU DE TOURISME...


FESTIVAL NIPPON : 

Le week-end dernier, une de nos résidentes japonaises nous a conviés au festival de son village natal Kishiwada, appelé Danjiri Matsuri (Parade des chars). Après une heure de train et quelques euros en moins, nous voilà arrivés dans un lieu regroupant plusieurs milliers de personnes, un lieu où les effluves de nourriture vous agressent narines et papilles. Ce festival, célébré depuis trois siècles, était une sorte de prière commune afin d'obtenir d'abondantes récoltes. Mais à quoi ressemble donc ce festival aujourd'hui ? C'est bien simple : en plus des stands de nourriture qui hantent les allées, trente-quatre (ou trente-cinq) équipes composées de plusieurs centaines de villageois s'affrontent sur une épreuve physique qui consiste à porter et tirer un char. Toutes les tranches d'âge peuvent participer, et chaque chef d'équipe doit être en mesure de diriger ses troupes. En effet, chacun tient un rôle bien particulier : certains dansent, courent jusqu'à épuisement, tambourinent tandis que d'autres font office de potiches. 

 

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Ce jour-là, nous avons aussi eu l'occasion (pour je ne sais quelle raison d'ailleurs), d'être accueillis par le centre culturel du village, qui a absolument tenu à ce que nous revêtions les habits traditionnels du festival. Les villageois se sont montrés très accueillants et très enthousiastes envers nous, ce qui était assez surprenant. Par la suite, nous avons compris que nous faisions partie intégrante du festival : en effet, il nous était impossible de faire dix mètres sans nous faire prendre en photo par des autochtones ou encore sans recevoir quelques "HALO !" en guise de salutations ou encore quelques "KAWAI"/"KIREI" [mignon / beau] en guise de commentaires. Cependant, il faut savoir que si nous avions été les proies de ces photographes déchaînés, c'est parce qu'ils ont rarement l'occasion de rencontrer des étrangers dans leur petite ville.

 

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En fin d'après-midi, l'organisatrice de cette sortie collective nous a invités à dîner dans sa maison familiale. Autant vous dire que nous étions un peu nerveux à l'idée de rencontrer toute sa famille, et davantage quand nous avons vu l'intérieur de la maison qui était typiquement japonaise ainsi que tous les mets disposés sur la table en signe de bienvenue. Ce que je retiens de cette fin de journée ? L'hospitalité japonaise est incroyable. En effet, j'ai rarement rencontré des gens aussi chaleureux et ouverts d'esprit, prêts à acceuillir une vingtaine d'étrangers qu'ils ne connaissent ni d'Eve, ni d'Adam. 

 

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NAMBA

Lundi dernier, avec un petit groupe d'étrangers issu du dortoir, nous nous sommes rendus dans un des quartiers les plus animés d'Osaka : Namba. Nous avons bien mis une heure depuis notre résidence et avons été accueillis par une sorte de mini-manifestion opposant d'une part des nationalistes-extrêmistes et d'autre part des Japonais beaucoup moins conservateurs clamant "non au racisme, non au nazisme". Autant vous dire que nous n'étions pas extrêmement à notre aise en traversant la foule... Aussi, nos ventres criant famine, nous nous sommes dirigés vers le ventre d'Osaka, où les restaurants sont si nombreux, qu'il est impossible de rester impassible. Nous avons finalement opté pour un sushi-bar (en bons touristes que nous sommes). Pour ceux qui ne connaîtraient pas le concept, c'est bien simple : des sushis défilent sous votre nez sur un tapis roulant et vous n'avez qu'à vous servir. Les prix varient en fonction de ce qui se trouve dans votre assiette ; il est donc possible de s'en sortir pour moins de 1 000 yens si les produits choisis sont considérés comme moins nobles que d'autres. Pour ma part, j'ai goûté plusieurs produits et peux vous dire que j'ai rarement mangé d'aussi bons poissons. Mais attention ! Certains sushis réservent de sacrées surprises... Si vous n'aimez ni les fruits de mer, ni le nattô, méfiez-vous ! 

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Suite à cela, nous avons longé l'immense galerie marchande... J'ai rarement vu d'aussi dangereux piège pour tout porte-monnaie qui se respecte. En effet, non seulement les devantures des boutiques sont de viles tentatrices, mais les vendeurs en rajoutent une couche en haraguant la foule. Tout types de magasins et d'enseignes cohabitent, même s'ils sont essentiellement axés sur du prêt-à-porter basique ou de luxe. Néanmoins, nous avons également vu les fameux club d'hôtes ainsi qu'un magasin où tout (et surtout n'importe quoi) était vendu, cela allant de la vaiselle à des objets insolites que l'on trouverait en France dans un sexshop. 

 

KYOTÔ : FUSHIMI INARI

La ville de Kyotô étant facilement accessible depuis Osaka, nous avons décidé de nous y rendre pour une sortie culturelle. Cette ville est réputée pour ses temples shintoïstes, à Fushimi-ku, dédiés aux divinités de l'agriculture, en particulier Inari, protecteur des céréales (donc du riz.). Ce sanctuaire, fondé en 711, abrite plusieurs milliers de portes, appelées torii, qui forment un chemin sur le long de la colline. Les noms des donateurs et de certains visiteurs sont gravés sur chacune des portes, ces derniers espérant ainsi bénéficier de la protection des divinités. 

 

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C'est un lieu très fréquenté par les touristes et probablement le préféré des étrangers parmi tous les sites gratuits du Japon. Aussi, c'est avec joie que nous avons revêtu nos uniformes de touristes, prêts pour deux heures de randonnée sous un soleil de plomb ; car oui, l'été est très long au Japon (ce qui n'est pas pour me déplaire étant donné les "étés" français.). Nous avons été enchantés par la beauté du lieu et de la visite, bien que l'aspect sur-touristique m'ait quelque peu dérangée étant donné que nous étions censés nous trouver dans un lieu de "culte"... 

Ce que j'ai pensé de cet endroit ? J'ai adoré pouvoir me promener le long de ce chemin, situé en pleine nature. Le plus beau cadeau qu'ait pu m'offrir cette visite est l'incroyable vue sur Kyôto une fois arrivée au sommet de la colline (et accessoirement la crème glacée à déguster à cet endroit-même.). Aussi, malgré l'aspect touristique un peu trop mis en avant, je vous recommande ce lieu si vous avez l'occasion de vous y rendre, car il offre de magnifiques paysages, quelle que soit la saison ! 

 

12 septembre 2014

Bilan d'une première semaine au pays des Pokémons

 

Cette semaine a été très mouvementée, si bien que je n'ai pas eu vraiment de temps à consacrer à la rédaction de ce blog. Toutefois, ce ne sont pas les anecdotes qui manquent à raconter ! 

LA VIE AU DORTOIR 

J'ai (enfin) déménagé le 8 septembre pour m'installer au dortoir de Minami-Senri, situé dans une petite ville résidentielle appelée Suita, au nord d'Osaka. A la différence de certaines banlieues parisiennes, c'est loin d'être le ghetto ici. Je dirais même plus que c'est la "province", voire la campagne. Aussi, je ne vous cache pas la jouissance que c'est que de se réveiller par le chant des grillons et non par celui des travaux et des klaxons parisiens. Malgré le fait que la ville soit quelque peu éloignée du centre d'Osaka, j'ai tout ce dont j'ai besoin ici, pour des prix tout à fait abordables. 

Le dortoir loge des étudiants de la Kansai University (qu'on appelle ici "Kandai")  japonais et étrangers. L'ambiance y est excellente et le mélange culturel est vraiment intéressant à observer. La plupart des étrangers viennent d'Asie (Chine, Taiwan, Corée du Sud) tandis que les autres sont Européens, Américains et Australiens. Nous avons des RAs japonais absolument formidables, toujours enclins à nous proposer des événements. J'ai un peu l'impression d'être dans une colonie de vacances, c'est assez étrange comme sensation. Le seul souci est que la majorité d'entre eux ne parlent pas anglais. Je dis "souci" car je suis incapable de tenir une conversation en japonais et qu'aussi, j'ai vraiment la sensation d'être une assistée auprès des autres résidents qui eux, se débrouillent très bien en japonais. Les règles du dortoir sont assez strictes et les RA nous les ont présentées sous la forme d'un court-métrage, où ils parodiaient l'histoire de Cendrillon. Nous n'avons donc pas le droit de rester dans la salle commune après 00h, de boire d'alcool dans les parties communes, d'inviter des nons-résidents dans nos chambres (et ces derniers doivent déguerpir après 22h), et de cotoyer les étages des garçons pour les filles et réciproquement. Lors de la soirée d'intégration, nous avons dû nous présenter tour à tour, en japonais, puis fait quelques jeux avant de finir dans l'immense parc à côté de la résidence (avec un peu d'alcool. Mais juste un peu car les Japonais n'ont pas besoin de grand chose pour finir complètement ivres.), afin de finir la soirée de façon festive. 

 

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A LA CONQUÊTE DE KANDAI

Les jours suivants, nous avons été visiter notre chère université. Je dis "chère" car les universités japonaises n'ont absolument RIEN A VOIR avec les facs-poubelles qu'on nous offre en France. Le campus est IMMENSE et on sent réellement un fort esprit d'équipe, l'individualisme étant inexistant ici à la différence de la France. Ici, on peut se perdre dans la cafétéria, manger comme un chancre pour moins de 5 euros, trouver un supermarché au dessus de la cafétéria ainsi qu'un kombini (une sorte de supérette, mais en mieux). Les bâtiments sont propres, les salles également et je ne parle même pas des toilettes qui devraient servir d'exemple aux toilettes des universités françaises. Nous avons également passé un test de japonais, pris une mutuelle étudiante, ouvert un compte en banque et appris le fonctionnement du site internet de l'université. Car oui : ici, l'université te guide de A à Z dans toutes tes démarches administratives sans jamais te laisser livré à toi-même complètement perdu. L'efficacité de l'administration japonaise est incroyable et loin d'être une légende. De plus, j'ai appris qu'il m'était possible de travailler pour l'université en tant que professeur de français à temps partiel. Cela ne pouvait que bien tomber puisque je souhaite faire mon futur mémoire sur l'apprentissage du français chez les japonophones ! 

 

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LA VIE EN COMMUNAUTE

En ce qui concerne la vie en communauté, c'est un véritable choc culturel qui opère. Les Japonais sont très enthousiastes à l'idée d'organiser des événements si bien qu'on a rarement des moments où on peut s'isoler. Une takoyaki-party a été organisée le lendemain de la journée d'intégration. Pour ceux qui ne connaissent pas, les takoyakis sont une spécialité culinaire d'Osaka à base de pâte, qui ressemble à de la pâte à crêpes, de poulpe et d'oignons. Honnêtement, c'est un des meilleurs mets que j'ai pu manger jusqu'à présent. L'ambiance était très conviviale, j'ai rarement vu autant d'ouverture d'esprit au sein d'un même groupe composé de cultures différentes, c'est vraiment incroyable. Aussi, nous avons tous pu discuter de manière décontractée, apprendre à faire davantage connaissance. Ce soir, c'est une "nabe-party" qui est prévue (toujours en rapport avec de la nourriture) et dimanche, nous irons dans une petite ville voisine pour le Daijirin Festival (je ne sais pas ce que c'est pour le moment donc j'en reparlerai en temps et en heure).  

 

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PREMIERE SORTIE NOCTURNE 


Ma première sortie nocturne a eu lieu hier soir, le 11 septembre, où nous sommes allées, avec deux amies françaises de la résidence, dans le quartier d'Awaji - quartier dans lequel on trouve énormément de "pachinko", sortes de mini-casino dans lesquels beaucoup de salary-man dépensent leur argent. Nous avons dîné dans un "izayaka", sorte de petit restaurant où on peut boire et grignoter toutes sortes de mets. L'intérieur est tradtionnel et on doit retirer nos chaussures avant d'entrer dans la salle manger avant d'entamer de folles discussions autour d'un fabuleux repas. Aussi, j'ai pu tester toutes sortes de plats : des VRAIS sashimis (poissons crus), du poulet fris, des tripes, des yakiniku (il s'agit de boeuf que l'on fait cuire sur une grille), des gyoza (raviolis chinois) et j'en passe ! Car oui, à Osaka, la nourriture c'est culturel, elle y est excellente et pas chère. Aussi, je pense que tout mon argent va partir dedans. 

 

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JAPONAIS ET GAIJINS : LE CHOC CULTUREL

D'ailleurs, en ce qui concerne le choc culturel : ayant longuement été préparée mentalement à être dépaysée, je dois avouer que je ne l'ai pas réellement senti, mais peut-être est-ce parce que la politesse et le respect d'autrui et des règles sont des choses auxquelles j'accorde beaucoup d'importance. Cependant, il est assez amusant de voir la vision qu'ont les Japonais des "gaijins", soit des étrangers. Les jeunes Japonais ont une ouverture d'esprit tout à fait incroyable comme je l'ai dit plus haut tandis que les anciens semblent beaucoup plus réticents. Dans le métro, les étrangers sont scrutés, analysés dans les moindres détails. Un Japonais a bien failli louper une marche à force de nous observer d'ailleurs, c'était presque comique. On sent que nous ne sommes pas à notre place, ne serait-ce que dans le métro où les Japonais n'oseront pas s'assoir à côté de nous. Les jeunes Japonais nous considèrent comme des "ningyô", c'est-à-dire des poupées. Une des Françaises avec qui j'ai sympatisée m'a raconté que lors d'un de ses séjours en terre nippone,  certaines Japonaises étaient venues lui palper les seins en la voyant... C'est pour dire à quel point nous ne sommes pas franchement considérées comme des humains ! En me voyant, la première chose qu'une Japonaise m'ait dite est que j'avais un grand nez. Cependant, ceci est une marque de beauté chez eux, donc pas d'inquiétude à avoir ! Les jeunes Japonais ont également une vision complètement fantasmée de la France. Pour eux, Paris se résume au luxe, à Versailles et tu dois être une "hime", soit une princesse, si tu vis là-bas. J'ai donc gentiment expliqué que Paris n'était malheureusement pas que ça, et que je préférais être une guerrière plutôt qu'une princesse. De plus, on trouve également énormément d'objets avec des inscriptions françaises dessus. le seul souci est qu'elles ne veulent absolument RIEN DIRE. Par exemple, sur un cahier, il était écrit "blanc de blancs" ou alors "Texture de matière". La langue française est donc chic, mais alors complètement malmenée chez eux, c'est assez amusant. 

 

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Sur ce, je vous dis à très bientôt pour de nouvelles aventures, en espérant pouvoir écrire très prochainement ! 

7 septembre 2014

J1 : Visite du château d'Osaka

Afin d'inaugurer mon "vrai" premier jour sur le sol nippon, je décidais d'explorer les environs, notamment ceux de mon hôtel. J'ai donc parcouru de long en large une immense galerie marchande et ai pu rapidement établir le type de quartier dans lequel je me trouvais : un quartier de vieux, voire de très très vieux. L'odeur était semblable à celle du grenier de mes grands-parents, l'air plutôt humide et j'eus l'occasion de voir un papy s'extasier devant des chats errants, les qualifiant de "kawai !". Mais ce n'est pas tant leur âge qui m'a surprise, non ! C'est leur façon de me dévisager qui a été marquante. Il y avait à la fois de la curiosité, et à la fois quelque chose qui te faisait comprendre que tu avais intérêt à tout donner pour te montrer le plus respectueuse possible, surtout si l'étiquette de "gajin" est collée sur ton front. 

 

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Après avoir longuement hésité entre mettre les pieds dans le quartier très animé de Namba ou visiter le château d'Osaka, j'optais pour ce deuxième choix, pensant avoir moins de chances de me perdre en terrain historique. En effet, s'il y a une chose que j'ai rapidement comprise ici, c'est qu'il est INCROYABLEMENT aisé de ne pas/plus trouver son chemin, les noms de rues étant inexistants. Aussi, après avoir avalé un bentô à 2,5e (qui m'aurait coûté le triple à Paris...), j'enfile mon costume d'Indiana Jones et me dirige vers le métro. J'achète mon ticket, avec moins de peine que la veille, et après 15mn de trajet, perdue dans la masse japonaise, me voilà arrivée à destination : Osakajokoen.

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Le lieu est immense, très vert et envahi de touristes nippons, armés de parapluies, et d'étrangers. Quelques groupes amateurs de j-rock ont leur moment de gloire, des enfants s'affrontent au baseball encouragés comme des professionnels par leurs camarades et les adultes présents. On a du mal à imaginer ce type de scène en France où la solidarité n'est pas le maître-mot de chacun. Après une dizaine de minutes de marche et d'escalade, ça y est, me voilà au pied du château. Pour le point historique, ce château, situé en hauteur, a été construit en 1583 et a subi de nombreuses destructions et reconstructions. Il a miraculeusement été épargné durant la seconde guerre mondiale et a été restauré en 1997. L'intérieur est assez moderne : on y trouve de vieilles armures, des reproductions vidéos de son fondateur et des guerres menées, de magnifiques estampes et, tout en haut : une incroyable vue panoramique  d'Osaka.

 

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Mon avis sur le lieu ? L'entrée est peu chère, environ 4e, la visite sympathique même si le côté moderne du bâtiment m'a quelque peu dérangée (j'aurais du mal à imaginer un château de la Loire avec un intérieur pareil par exemple...). Cependant, le cadre est serein, les gens s'amusent : c'est un lieu parfait pour une visite culturelle en famille ou entre amis si on est de passage à Osaka. Enfin, il y a de nombreuses animations : aujourd'hui, un vieux grand-père déguisé en samourai prenait la pause avec les touristes et des danseurs de hip-hop, sûrement gymnastes également, offraient un spectacle de rue humouristique. 

 

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Sur ce, je vous dis à très bientôt ! Le programme de demain ? Découvrir mon nouveau-chez-moi et le campus de l'université qui m'accueille. Autant vous dire que j'ai hâte ! 

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6 septembre 2014

Départ pour un nouveau chapitre...

  

Nous sommes le 7 septembre, il est 6h du matin heure locale japonaise, le soleil n'est pas resplendissant malgré la chaleur et l'humidité écrasante et je peux le dire : j'y suis enfin, après vingt heures de voyage et une préparation qui aura duré pas loin d'un an. 

 

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Passionnée depuis une dizaine d'années par la culture japonaise, c'est un peu un rêve d'enfance, d'adolescence, que je réalise aujourd'hui. Etudiante en didactique des langues dans le but de devenir professeur de français pour des non-francophones, j'ai profité du programme d'échange proposé par mon université pour changer de vie, le temps d'une année. En bref, j'ai décidé de venir étudier au Japon, à Osaka durant un an. 

Préparer un tel voyage a un coût, surtout pour la Japon, et à tous ceux qui souhaiteraient tenter l'aventure je leur dirai : si vos parents ne peuvent pas se permettre de vous aider, n'attendez pas la dernière minute pour trouver un job étudiant, quitte à remettre votre voyage à un peu plus tard, pourvu que vous ne soyez pas dans une situation précaire une fois arrivés sur place. 

Partir, c'est également devoir apprendre à gérer son stress et SURTOUT : celui de ses proches. Quand j'ai reçu ma réponse de la part de l'université japonaise - réponse que j'attendais depuis six mois... - j'ai certes eu une bouffée de bonheur, mais également une bouffée d'angoisse qui s'est amplifiée petit à petit. En effet, n'ayant voyagé que très rarement, c'est un peu à l'aventure de ma vie qui s'offrait à moi. J'ai donc glané les informations sur toutes sortes de sites internet, de forums, de livres, auprès de l'université japonaise mais me suis également laissé un petit avant-goût de surprise afin de galérer un minimum une fois sur place (car cela fait aussi partie du charme du voyage, il faut bien l'avouer.). Par ailleurs, apprendre les rudiments de la langue n'est pas du luxe. Cela ne fait qu'une journée que je suis arrivée mais je peux vous dire que j'ai déjà fait l'expérience de l'anglais des Japonais que je qualifierais plutôt de "japanglais" (quand il ne s'agit pas d'une réponse exclusivement en japonais afin de pimenter les choses.). N'ayant pas un niveau de japonais très élevé, j'ai été tout de même bien sauvée par mes quelques notions, ne serait-ce que pour lire correctement au chauffeur de taxi le numéro de téléphone de mon auberge de jeunesse car oui : en bonne gauchère que je suis, le monsieur n'a pas réussi à lire mes chiffres par lui-même *échec de ma vie*. 
 

L'arrivée à l'aéroport international du Kansai s'est plutôt bien passée : on suit le mouvement de foule, on va dire "konnichiwa" à l'inspecteur de l'immigration, on prie très fort pour que nos valises ne se soient pas perdues à Dubai, et on file vers la sortie indiquant les trains (car, à 130e le trajet aéroport-auberge de jeunesse en taxi, mon choix est rapidement fait.). C'est là que la tâche se complique. A Osaka, comme partout ailleurs au Japon je suppose, il existe plusieurs compagnies de trains, donc plusieurs types de trains. De plus, le prix du ticket varie en fonction du trajet que vous faites, donc attention à ne pas se tromper de ligne et de station. Ayant été COMPLETEMENT désarmée face aux distributeurs de tickets et n'osant pas embêter le premier nippon venu, je me suis résignée à aller demander mon ticket au guichet. Et là, encore une fois, c'est en japonais qu'on m'a répondu quand j'ai posé la fameuse question du : "Quelle ligne dois-je prendre ?" : "ORANJU DESU !". Je me suis donc dirigée vers la ligne de couleur "ORANJU", avec 50kg dans les bras et sur le dos,  me suis laissée aller dans le train rapide (dit "kaisoku"), puis suis sortie de la gare sous un orage de gros malade à héler mon premier sauveur : un chauffeur de taxi qui, soit dit en passant, a failli perdre son bras en mettant mon char d'assaut dans le coffre de son véhicule. Arrivée à l'hôtel, j'ai fait mon associale en m'enfermant directement dans ma chambre de 7m carrés, ai pu prendre ENFIN une douche, ai déclenché la clim de façon tout à fait hasardeuse (étant donné le tronche nippone de la télécommande), et me suis effondrée sur mon lit, complètement lessivée. Sur ce, je m'en vais entamer mon périple et vous dis à très vite pour de nouvelles aventures ! 

 

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! Ohayô Minna !
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