Des loisirs, des choses "WTF?!" et de la nourriture.
Ohayô Minna !
Cela fait à présent un peu plus de deux mois que j'ai posé pied sur la terre nipponne tant convoitée. La routine commence à s'installer gentiment (à mon grand regret) alors que le rythme est toujours aussi intense. Il m'aura fallu bon mois et demi avant de ressentir une once de mal du pays et ce, à cause de mon inconscient qui me fiche des images de Paris dans mes bouts de nuit, sans que je ne lui demande rien du tout. Cependant, paradoxalement, cela me rassure dans le sens où je me sens un minimum "humaine" et reconnaissante envers mes proches qui m'ont tant encouragée à entreprendre cette aventure. Je l'ai sûrement déjà écrit et j'en parlais avec une amie, également en exil, mais un aussi long voyage permet de se rendre compte de beaucoup de choses, de faire un point sur la vie qu'on a pu mener jusque-là et ce, de façon radicale. Ici, je mène une vie saine et suis sur le point de me faire nonne tant j'ai réduit mes sorties nocturnes : je mange bio, tente de dormir 6h par nuit quand cela est possible et me suis remise au sport afin pouvoir déverser toute l'énergie restante que je ne peux dépenser autrement.
Je tente également de trouver du temps pour moi, mes envies, quitte à m'isoler du groupe, en partant seule à l'aventure ou en jouant les casanières associales en m'enfermant dans mon unique coin d'intimité : ma chambre. Car oui, même aux toilettes l'intimité est limitée étant donné qu'elles sont communes. Je n'ai rien contre la vie en communauté, loin de là. Il y a des hauts et des bas certes, comme partout, mais je dois avouer que c'est bien plus fatigant que ce que je pouvais imaginer. Nous sommes presque une centaine à vivre sous le même toit. Aussi, on doit prendre sur soi, rester positif et poli, éviter les tensions, ne pas montrer ses faiblesses etc. Or, je supporte mal le fait de devoir me comporter comme un robot alors qu'il est tout à fait naturel de ressentir aussi bien les bonnes que les "mauvaises" émotions. Rester soudé(e) à un groupe, c'est aussi "penser" en fonction du groupe. Or, des problèmes se posent à partir de ce moment précis : 1) je n'ai pas (enfin) quitté le nid familial pour me retrouver enchaînée, à devoir justifier mes paroles et mes actes en permancence. 2) quand chacun souhaite apporter sa part d'individualité au groupe et que l'on doit se taire au risque de blesser autrui, ou parce qu'on ne saurait pas comment exprimer clairement son avis à cause de la barrière de la langue, ce n'est pas si simple et d'autant plus quand notre voix se retrouve réduite à cause de personnes qui profiteraient de cette occasion pour vous faire plus ou moins directement "sentir comme une merde". En général, je déteste les prises de têtes inutiles, me tais mais n'en pense pas moins, et mets ce genre d'attitude sur le compte de divergences culturelles, de la différence d'âge (sans oublier la maturité...) et du fait que nous ayons reçu des éducations différentes. Mais honnêtement, certaines attitudes, que je qualifierais "d'hypocritopolies", fondées sur un ethnocentrisme quelque peu avancé et sur la superficialité, me gonflent très franchement. Parfois, j'ai l'impression de me retrouver au milieu d'un concours de popularité, où ce sera "à qui fera le plus d'esbroufe ?" et ce, quitte à manquer de respect envers certaines personnes.
Je profite également de ce moment "ouin-ouin-spécial-je-t'ouvre-mon-coeur-et-t'offre-mes-coups-de-gueules" pour remercier chaleureusement les personnes qui m'ont toujours soutenue que ce soit à travers leurs paroles, leurs actes ou autres car sans elles, je n'aurais pas eu le courage de faire grand-chose. Mais je tiens également à remercier les personnes qui m'ont intoxiqué la vie. En effet, sans elles, je n'aurais jamais su quelles erreurs ne pas reproduire et je n'aurais jamais eu l'envie de leur brandir fièrement un bras d'honneur en pleine face en leur montrant à quel point un être faussement fragile peut se révéler être une sacrée teigne, sachant se relever au moindre croche-patte qui lui est fait, en se barrant à l'autre bout de la planète dans le but de poursuivre un vieux rêve.
Tout cet amour mis de côté, je tenais également à dire que les paysages sont à tomber en cette saison : les arbres sont totalement rouges et certains commencent même à perdre leur feuillage. Vous imaginez donc bien à quel point je peux être comblée par tant de beauté naturelle et vous souhaite de ne pas choper le cafard en ce mois de novembre, bien trop souvent morose en France.
Je n'ai pas grand-chose à ajouter sur le plan personnel et m'excuse par avance d'avoir écrit un tel pavé sur le sujet. Je n'ai pas honte de dire que mes proches me manquent, que ma ville natale me manque ainsi que tous ses repères bien que je sois tout à fait adaptée au climat sociétal nippon, et que je dis "crotte" aux choses qui m'exaspèrent. Sur ce, j'attaque tout de suite avec le vif du sujet : des loisirs, des choses "WTF?!" (pour moi, Française) et de la nourriture.
LES LOISIRS NIPPONS...
A) Le karaoke
Bien que les Japonais soient réputés pour être travailleurs, sérieux et intransigeants envers le respect des règles, ils adorent s'amuser. Aussi, en venant au Japon, ce ne sont pas les loisirs qui manquent ni les idées quelque peu farfelues pour donner un peu de piment à leur quotidien. Le premier lieu de loisirs où j'ai mis les pieds était un karaoké. A la différence de la France où l'image de ce type de lieu est quelque obsolète, c'est un incontournable au Japon. A Suita (petite banlieue voisine d'Osaka), vous venez entre amis, collègues, amants (et j'en passe), pour un quota d'heures déterminé à l'arrivée et des boissons (des softs) à volonté pour la somme dérisoire de 5 euros si vous comptez rester 3h par exemple. Les chansons proposées sont en japonais, coréen, chinois, anglais et parfois même, en français (bien que ce ne soit pas/plus les chansons les plus populaires du moment). Bref, de quoi passer un bon moment ! Presque tous les styles sont présents et quelques résidents étrangers ont eu la bonne idée de se faire session metal , histoire de se défouler après une semaine bien chargée. Bien souvent, les Japonais se prennent très au sérieux lors de ces séances et se lancent dans des espèces de compétitions : ils donnent tout ce qu'ils ont, n'hésitant pas à y inclure quelques pas de danse. S'il y a donc une chose que les Japonais savent faire, c'est profiter à fond de l'instant présent sans perdre de temps. Aussi, si vous avez l'occasion d'y aller avec des Japonais, sachez qu'ils sauront vous mettre à l'aise rapidement et qu'il est presque sûr à 99% que vous passiez un bon moment.
B) Les jeux d'arcade & purikura
Je regroupe ces deux "activités" en une car elles vont souvent de pair. Il est très courant au Japon de trouver ce genre d'endroit dans les derniers étages d'un immeuble de centres commerciaux. Les salles de jeux d'arcade sont immenses et très très très bruyantes. Beaucoup de jeunes fréquentent ces lieux mais également des personnes plus âgées avides des jeux d'argent. On peut y trouver tous types de jeux : courses, musicals, sports... tout est fait pour que nous dépensions argent et énergie. Des peluches bien trop mignonnes peuvent être gagnées dans ce que j'appelle des "attrape-nigauds", jeux tout à fait semblables à ceux que l'on peut trouver dans nos fêtes foraines. Enfin, j'ai même vu des attractions présentes à l'intérieur d'un building, allant de la maison des horreurs à la rivière canadienne (chose complètement improbable).
Souvent, à l'étage au-dessus, on peut trouver le coin sacré des purikura. Mais qu'est-ce que le purikura ? Il s'agit d'un photomaton géant où il est possible de prendre des photos MEGA KITSCHS avec ses meilleures copines. Ces machines prônent le côté kawaiiiii en te fardant la face à coup de maquillage virtuel. Il est même possible d'agrandir ses yeux sur la photo et de rendre sa peau aussi blanche qu'un tube de Biafine. Une fois les quelques 6 photos prises, tu peux passer à la décoration de tes nouveaux souvenirs made in Japan en balançant des étoiles, des coeurs à droite à gauche ainsi que des "LOVE", "FRIENDS FOREVER" un peu partout (en rose de préférence, avec des strass pour que ce soit bien girly.). Je ne vous cache pas le pur moment de bêtise que c'est et à quel point j'adore cela, dans le sens où je ne me prends absolument pas au sérieux lors de ces séances de kitschitude absolues. Ainsi, des dizaines de cabines proposant des thèmes différents sont mises à disposition et certaines proposent même de te déguiser avant de rentrer dedans. Le prix avoisine les 400 Yens, soit moins de 3 euros pour retrouver ta jeunesse d'antan de collégienne hystérique.
C) Les boîtes de nuit
Etant quelque peu fêtarde en temps normal, je me devais de tester les clubs japonais. Malheureusement, je n'ai pu y aller qu'une seule fois donc je ne parlerai que de mon unique expérience vécue. Avant de partir pour le Japon, j'avais lu un article concernant les bars et les boîtes de nuit nipponnes, apparenant à mon grand désespoir qu'il était interdit de danser dans certains étalbissements après minuit. Aussi, je ne vous cache pas que j'étais quelque peu méfiante avant de me rendre dans un de ces lieux tant convoités. Je me suis rendue, avec d'autres résidents (japonais et étrangers) dans un club, un mardi soir. A ma grande surprise nous devions y être pour 21h, sous prétexte d'avoir nos entrées gratuites. Durant un instant j'ai osé imaginer cette même situation en France : qui donc irait en boîte un mardi soir, à 21h, à Paris ?! ... Et pourtant, c'est là que le Japon s'annonce magique ! Arrivés sur place, je constate que les gens font la queue pour pouvoir entrer et qu'à l'intérieur, l'ambiance bat de son plein ! Le DJ faisait plus que correctement son travail, un serveur distribuait des shots gratuits à quelques personnes présentes sur le dancefloor, tandis que des filles déguisées (soit à moitié-nues) pour un petit avant-goût d'Halloween, se dandinaient "à la japonaise" (pour rester kawaii en toutes circonstances) sur l'estrade en faisant des coucous à la foule tout en gloussant. C'est ainsi que le choc culturel opère : alors que les Japonaises ne boiront que des substances sucrées non alcoolisées, nous Occidentales, profitons des prix DERISOIRES que le bar propose pour ses cocktails, tout en nous déchaînant sur du One Direction, yaourtant des paroles. Car oui : ici, ils passent du One Direction. En boîte. *jaienviederiremaisaussidepleurer*
Vous l'aurez donc compris : l'ambiance est bonne enfant, non propice à la débauche (je défie un homme de draguer sur du One Direction.). Cela se remarque davantage avec les réactions des Japonais : alors qu'en France tu as vite-fait, en tant que fille, de te retrouver prise en sandwich entre deux pseudo-mâles inconnus en rute, pour la seule raison que tu es en train de danser, ici, on respecte ton espace vital et on te fiche la paix quand tu ne demandes qu'à te trémousser sans pour autant copuler. Les Japonais te regardent avec un regard de poisson mort (mi-choqué, mi-amusé), mais aucun ne vient t'importuner tant que tu es en train de t'amuser. Les seules fois où certains ont tenté une approche, j'étais sur le chemin de la soif ou des toilettes. Ils m'ont juste attrapé le bras un instant pour tenter de dire quelque chose mais un seul "non" a suffi à ce qu'ils me lâchent sans insister davantage. Alors même si la musique n'est pas au goût de tous, oui, il est possible de s'amuser en boîte japonaise sans se faire emmerder toutes les dix minutes par un individu en chasse. Mais alors, quel est donc le point noir des boîtes de nuit au Japon ? Beaucoup d'entre elles ferment tôt. TRES tôt. TROP TÔT........ 1h du matin. Autant vous dire que oui : on a vite-fait de se sentir comme Cendrillon. C'est là que peut s'appliquer le proverbe "toutes les bonnes choses ont une fin".
D) Le onsen
Le onsen, autrement appelé "bains publics" est un lieu où il fait bon de se rendre après une longue journée/semaine de travail. J'ai eu l'occasion d'y aller une fois et ne regrette absolument pas l'expérience. Le prix est de 700 yens pour un temps indéterminé. Les bains ne sont pas mixtes, ainsi vous pouvez vous mettre à nu sans aucune pudeur, en toute tranquilité bien que cela soit assez étrange quand vous n'avez pas l'habitude. Car oui : interdiction de garder le moindre bout de tissu sur soi. Seule une micro serviette est autorisée pour le visage. Mais pas d'inquiétude : les Japonais n'ont absolument pas le même rapport au corps que nous. Aussi, être nu, c'est un peu comme porter un uniforme dans ce genre de lieu. Une fois la porte des vestiaires collectifs franchie, on revêt sa tenue d'Eve et on se dirige vers les douches.
Là, on s'assoit sur le tabouret mis à notre disposition et on se décrasse avant d'aller patauger dans les sources brûlantes ou glaciales. L'effet est garanti : on se sent vraiment détendu, bien qu'il faille rester prudent étant donné qu'il est facile de faire un malaise tant la température de l'eau est élevée. Il est possible d'aller se baigner dans les sources situées dans le jardin. Vous pouvez y trouver des bains à remous ou des eaux troubles par exemple (sans aucun mauvais jeu de mots...). Enfin, après quelques heures passées dans ce havre de paix, on peut s'étaler de long en large sur les tatamis en sirotant une boisson chaude avant de rentrer chez soi. Pour les personnes tatouées, prenez bien soin de couvrir de pansements vos oeuvres d'art car sinon, vous ne serez pas autorisés à vous baigner (pour des raisons éthiques et hygiéniques me semble t-il...).
LE CULTE DE LA NOURRITURE...
Habitant non loin d'Osaka, la nourriture est un peu une affaire régionale étant donné que la ville était autrefois surnommée "le ventre du Japon". Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'en bonne morfale, cette destination ait été mon premier choix. Ici, c'est bien simple : on mange tout le temps et tout est sujet à la tentation.
Car oui, en plus d'être excellente, la nourriture n'est pas chère ici. Si vous souhaitez manger à votre faim, quelque chose de bon, sans cuisiner vous-même et pour pas cher, vous trouverez un large panel de bentô dans le supermarché ou le le kombini le plus proche. Vous en aurez entre 250 yens et 600 yens maximum (4,2 euros).
Pour un repas au restaurant, tout dépend du type d'établissement que vous souhaitez et de la formule que vous choisissez. En général, j'en ai entre 700 et 1100 yens quand je me fais plaisir dans un petit restaurant bon et pas cher, soit 7 euros. Chaque restaurant a sa spécialité : les très populaires ramens (nouilles dans du bouillon avec beaucoup d'autres ingrédients), les takoyaki (boulettes à base d'omelette-pâte à crêpe et de poulpe), sushis (dans les sushi-bars), les karaage (morceaux de poulet frits baignant dans l'huile), les okonomiyaki (omelettes japonaises), les gyoza (raviolis chinois), et j'en passe ! Cependant, je donnerais un petit bémol pour le manque de diversité en matière d'assaisonnement. Toutes les sauces se ressemblent et il en est de même pour les ingrédients utilisés. Aussi, les plats comportent, pour bon nombre d'entre eux, beaucoup de similitudes les uns par rapport aux autres.
Le principe du tabehoudai, qui signifie "manger à volonté" est souvent appliqué pour les yakiniku, sorte de barbecue japonais. Le concept est simple : on a en moyenne 1h30 pour manger TOUUUUT ce que nous voulons, pour à peu près 2 000 yens par tête (soit 14 euros). J'ai très bien mangé lors de ces festins. Voire beaucoup trop et je n'étais à priori pas la seule. En effet, en bon ventre-sur-pattes qui aime donner du plaisir à ses papilles, j'ai voulu tout tester et m'empiffrer comme une affamée. Pour l'anecdote, je suis sortie restaurant avec quelques autres filles de la résidence en comparant nos ventres : nous avions toutes eu l'impression d'être tombées enceinte le temps d'un repas. Pour mon cas, j'aurais pu parier pour des jumeaux tant j'avais abusé. Le souci avec ce genre de formule à volonté, c'est qu'elles existent également dans les bars.... donc avec de l'alcool, pour le même tarif. Je vous laisse imaginer les dérives que cela peut entraîner, bien qu'il n'y ait pas eu de victimes à déplorer au sein de notre petite communauté (juste quelques bonnes gueules de bois). Mais ce genre d'événement reste bien évidemment occasionnel pour mon cas étant donné que j'ai encore de nombreuses choses à découvrir et à vous faire partager !
LE "WTF ?!" made in Japan
Je pourrais parler durant des heures et des heures sur ce sujet tant je le trouve passionnant et tout à fait représentatif du choc culturel qui peut opérer entre Français et Japonais ! Il y a tellement de choses qui contrastent avec la France que je vais devoir être un minimum brève si je souhaite pouvoir en aborder quelques-unes :
A) Les toilettes japonaises
Il fallait que je fasse un bout d'article sur leurs toilettes. En effet, s'il y a bien un objet du quotidien réellement fascinant dans ce pays, ce sont leurs toilettes. Pour ceux qui n'auraient jamais eu affaire à elles, sachez qu'il s'agit de toilettes à la pointe de la technologie, aux multiples fonctionalités. Il en existe de toutes sortes et je pense avoir pu toutes les tester; Certaines sont basiques, presque comme celles que l'on trouve en France à la seule différence qu'elles sont TOUT LE TEMPS propres. Oui, même les toilettes publiques donnent envie de planter une tente à l'intérieur pour y passer la nuit. Elles ont été conçues dans le but de rendre le moment de la défection comme un moment libérateur, relaxant et confortable. Le confort prime avant toute autre chose au Japon (excepté quand la kawaiititude vient s'en mêler). Les toilettes de ma fac sont si confortables que certaines filles y passent dix bonnes minutes. Pourquoi ? Voici comment ça se passe : la cabine est totalement close et ne laisse aucune ouverture susceptible de laisser passer un quelconque bruit qui pouvant s'avérer gênant. Une fois installée, la cuvette des toilettes se chauffe, comme si vous posiez votre humble postérieur sur un radiateur. Pendant votre affaire, un bruit de robinet se fait entendre pour camoufler le bruit de vos excréments. Une fois tranquille, vous pouvez vous faire violer nettoyer avec un jet d'eau en appuyant sur un des boutons mis à votre disposition. Puis, au moment où vous vous rhabillez, la chasse-d'eau automatique se charge de tout nettoyer, comme par magie ! Du moins, c'est généralement le cas. Il m'est déjà arrivé de chercher pendant cinq bonnes minutes, totalement paniquée, le bouton avec le bon kanji, pour déclencher la chasse-d'eau. Autant vous dire que le moment de solitude en cet instant est grand... TRES TRES GRAND. De plus, je tiens également à préciser qu'il existe toutes sortes de papier toilette ! Dans un des cafés à lapins, une des résidentes a trouvé du papier toilette à l'effigie de lapins. Dans ma résidence, le papier toilette est sponsorisé par mon université. Les Japonais ont définitivement le sens du détail pour tout mais surtout n'importe quoi...
B) La malédiction des parapluies
Comme dans beaucoup pays d'Asie, la mode est à la peau blanche, très blanche. Aussi, il est très courant de voir des femmes de tout âges se promener avec un parapluie en main, à vélo, qu'il fasse grand soleil, qu'il vente, qu'il pleuve ou même sous un ciel nuageux. Au moindre rayon de soleil, j'ai vu des Japonaises dégaîner leurs gants et une visière noire, couvrant entièrement leur cou et leur visage ; et honnêtement, j'avais l'impression de voir un scanphandrier... Je me demande encore comment elle peuvent bien faire pour pédaler avec un pareil masque sur la figure.
C) Les chaussures trop grandes
Les Japonaises sont très coquettes et sont réputées à travers le monde pour prôner la kawaiititude. Elles aiment être féminines, l'assument pleinement (et tant mieux vu que personne ne viendra les insulter si elles osent dégainer une mini-jupe). Le seul souci majeur dans leur tenue est : les chaussures. Nous avons remarqué avec quelques filles de la résidence que bon nombre d'entre elles marchaient très mal en talons et ce pour les raisons suivantes : certaines marchent avec les genoux rentrés vers l'intérieur et d'autres portent des chaussures beaucoup trop grandes. Nous avons donc posé la question à des Japonaises : pourquoi achetez-vous des chaussures trop grandes ? Leur réponse m'a laissée sans voix : "Il est dit que les filles aux grands pieds sont plus attirantes".
D) Les sacs-à-man
A la différence de la France où cette pratique n'est pas courante les garçons japonais portent des sacs-à-main. Pour les fashions victimes, tout est dans le raffinement. Aussi, bien que certains se pavanent avec beaucoup de style et d'élégance, je dois avouer que ce sac-à-main est quelque peu destabilisant, d'autant plus quand on sait que ces mêmes garçons se veulent kakoi, c'est-à-dire : "cool", "beau gosse avec un peu de virilité". La mode est à l'androgynité, à la "bogossitude" (qui sera traduite par le terme ikemen) et certains n'hésitent pas à se raser/désépaissir les sourcils pour donner à leur visage plus de caractère, ce qui est totalement antinomique par rapport à la mode que suivent les Français. De plus, le port de la barbe n'est pas répandu car 1) la plupart des Japonais sont imberbes, 2) elle est tout simplement mal vue à cause des Yakuza, tout comme le fait d'être tatoué.
Sur ce, je vous dis à très bientôt pour de nouvelles aventures !