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! Ohayô Minna !
12 septembre 2014

Bilan d'une première semaine au pays des Pokémons

 

Cette semaine a été très mouvementée, si bien que je n'ai pas eu vraiment de temps à consacrer à la rédaction de ce blog. Toutefois, ce ne sont pas les anecdotes qui manquent à raconter ! 

LA VIE AU DORTOIR 

J'ai (enfin) déménagé le 8 septembre pour m'installer au dortoir de Minami-Senri, situé dans une petite ville résidentielle appelée Suita, au nord d'Osaka. A la différence de certaines banlieues parisiennes, c'est loin d'être le ghetto ici. Je dirais même plus que c'est la "province", voire la campagne. Aussi, je ne vous cache pas la jouissance que c'est que de se réveiller par le chant des grillons et non par celui des travaux et des klaxons parisiens. Malgré le fait que la ville soit quelque peu éloignée du centre d'Osaka, j'ai tout ce dont j'ai besoin ici, pour des prix tout à fait abordables. 

Le dortoir loge des étudiants de la Kansai University (qu'on appelle ici "Kandai")  japonais et étrangers. L'ambiance y est excellente et le mélange culturel est vraiment intéressant à observer. La plupart des étrangers viennent d'Asie (Chine, Taiwan, Corée du Sud) tandis que les autres sont Européens, Américains et Australiens. Nous avons des RAs japonais absolument formidables, toujours enclins à nous proposer des événements. J'ai un peu l'impression d'être dans une colonie de vacances, c'est assez étrange comme sensation. Le seul souci est que la majorité d'entre eux ne parlent pas anglais. Je dis "souci" car je suis incapable de tenir une conversation en japonais et qu'aussi, j'ai vraiment la sensation d'être une assistée auprès des autres résidents qui eux, se débrouillent très bien en japonais. Les règles du dortoir sont assez strictes et les RA nous les ont présentées sous la forme d'un court-métrage, où ils parodiaient l'histoire de Cendrillon. Nous n'avons donc pas le droit de rester dans la salle commune après 00h, de boire d'alcool dans les parties communes, d'inviter des nons-résidents dans nos chambres (et ces derniers doivent déguerpir après 22h), et de cotoyer les étages des garçons pour les filles et réciproquement. Lors de la soirée d'intégration, nous avons dû nous présenter tour à tour, en japonais, puis fait quelques jeux avant de finir dans l'immense parc à côté de la résidence (avec un peu d'alcool. Mais juste un peu car les Japonais n'ont pas besoin de grand chose pour finir complètement ivres.), afin de finir la soirée de façon festive. 

 

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A LA CONQUÊTE DE KANDAI

Les jours suivants, nous avons été visiter notre chère université. Je dis "chère" car les universités japonaises n'ont absolument RIEN A VOIR avec les facs-poubelles qu'on nous offre en France. Le campus est IMMENSE et on sent réellement un fort esprit d'équipe, l'individualisme étant inexistant ici à la différence de la France. Ici, on peut se perdre dans la cafétéria, manger comme un chancre pour moins de 5 euros, trouver un supermarché au dessus de la cafétéria ainsi qu'un kombini (une sorte de supérette, mais en mieux). Les bâtiments sont propres, les salles également et je ne parle même pas des toilettes qui devraient servir d'exemple aux toilettes des universités françaises. Nous avons également passé un test de japonais, pris une mutuelle étudiante, ouvert un compte en banque et appris le fonctionnement du site internet de l'université. Car oui : ici, l'université te guide de A à Z dans toutes tes démarches administratives sans jamais te laisser livré à toi-même complètement perdu. L'efficacité de l'administration japonaise est incroyable et loin d'être une légende. De plus, j'ai appris qu'il m'était possible de travailler pour l'université en tant que professeur de français à temps partiel. Cela ne pouvait que bien tomber puisque je souhaite faire mon futur mémoire sur l'apprentissage du français chez les japonophones ! 

 

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LA VIE EN COMMUNAUTE

En ce qui concerne la vie en communauté, c'est un véritable choc culturel qui opère. Les Japonais sont très enthousiastes à l'idée d'organiser des événements si bien qu'on a rarement des moments où on peut s'isoler. Une takoyaki-party a été organisée le lendemain de la journée d'intégration. Pour ceux qui ne connaissent pas, les takoyakis sont une spécialité culinaire d'Osaka à base de pâte, qui ressemble à de la pâte à crêpes, de poulpe et d'oignons. Honnêtement, c'est un des meilleurs mets que j'ai pu manger jusqu'à présent. L'ambiance était très conviviale, j'ai rarement vu autant d'ouverture d'esprit au sein d'un même groupe composé de cultures différentes, c'est vraiment incroyable. Aussi, nous avons tous pu discuter de manière décontractée, apprendre à faire davantage connaissance. Ce soir, c'est une "nabe-party" qui est prévue (toujours en rapport avec de la nourriture) et dimanche, nous irons dans une petite ville voisine pour le Daijirin Festival (je ne sais pas ce que c'est pour le moment donc j'en reparlerai en temps et en heure).  

 

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PREMIERE SORTIE NOCTURNE 


Ma première sortie nocturne a eu lieu hier soir, le 11 septembre, où nous sommes allées, avec deux amies françaises de la résidence, dans le quartier d'Awaji - quartier dans lequel on trouve énormément de "pachinko", sortes de mini-casino dans lesquels beaucoup de salary-man dépensent leur argent. Nous avons dîné dans un "izayaka", sorte de petit restaurant où on peut boire et grignoter toutes sortes de mets. L'intérieur est tradtionnel et on doit retirer nos chaussures avant d'entrer dans la salle manger avant d'entamer de folles discussions autour d'un fabuleux repas. Aussi, j'ai pu tester toutes sortes de plats : des VRAIS sashimis (poissons crus), du poulet fris, des tripes, des yakiniku (il s'agit de boeuf que l'on fait cuire sur une grille), des gyoza (raviolis chinois) et j'en passe ! Car oui, à Osaka, la nourriture c'est culturel, elle y est excellente et pas chère. Aussi, je pense que tout mon argent va partir dedans. 

 

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JAPONAIS ET GAIJINS : LE CHOC CULTUREL

D'ailleurs, en ce qui concerne le choc culturel : ayant longuement été préparée mentalement à être dépaysée, je dois avouer que je ne l'ai pas réellement senti, mais peut-être est-ce parce que la politesse et le respect d'autrui et des règles sont des choses auxquelles j'accorde beaucoup d'importance. Cependant, il est assez amusant de voir la vision qu'ont les Japonais des "gaijins", soit des étrangers. Les jeunes Japonais ont une ouverture d'esprit tout à fait incroyable comme je l'ai dit plus haut tandis que les anciens semblent beaucoup plus réticents. Dans le métro, les étrangers sont scrutés, analysés dans les moindres détails. Un Japonais a bien failli louper une marche à force de nous observer d'ailleurs, c'était presque comique. On sent que nous ne sommes pas à notre place, ne serait-ce que dans le métro où les Japonais n'oseront pas s'assoir à côté de nous. Les jeunes Japonais nous considèrent comme des "ningyô", c'est-à-dire des poupées. Une des Françaises avec qui j'ai sympatisée m'a raconté que lors d'un de ses séjours en terre nippone,  certaines Japonaises étaient venues lui palper les seins en la voyant... C'est pour dire à quel point nous ne sommes pas franchement considérées comme des humains ! En me voyant, la première chose qu'une Japonaise m'ait dite est que j'avais un grand nez. Cependant, ceci est une marque de beauté chez eux, donc pas d'inquiétude à avoir ! Les jeunes Japonais ont également une vision complètement fantasmée de la France. Pour eux, Paris se résume au luxe, à Versailles et tu dois être une "hime", soit une princesse, si tu vis là-bas. J'ai donc gentiment expliqué que Paris n'était malheureusement pas que ça, et que je préférais être une guerrière plutôt qu'une princesse. De plus, on trouve également énormément d'objets avec des inscriptions françaises dessus. le seul souci est qu'elles ne veulent absolument RIEN DIRE. Par exemple, sur un cahier, il était écrit "blanc de blancs" ou alors "Texture de matière". La langue française est donc chic, mais alors complètement malmenée chez eux, c'est assez amusant. 

 

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Sur ce, je vous dis à très bientôt pour de nouvelles aventures, en espérant pouvoir écrire très prochainement ! 

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